Toi, t'as toujours été dans mon colimateur, tu l'sais ? || Keenan

Une longue journée s'annonce pour moi, pas une journée les plus reposantes loin de là. Je quitte mon lit me redressant avant de me diriger dans la salle de bain, ayant prit mes affaires. Mini-short avec bas résilles, un haut large avec un beau decolleté et qui s'arrête en dessous de mes épaules. Je prends une douche vite fait, je me fais mon brushing et je me lisse les cheveux puis du maquillage et hop, c'est parfait. J'enfile mes derniers vêtements -j'ai l'habitude de faire ma petite routine en sous vêtements- puis j'enfile mes doc martens avant de prendre mon sac et un chouchou le glissant autour de mon poignet puis je quitte la chambre ainsi que mon logement pour me rendre au lycée. Je me dirige vers les casiers, le mien pour y déposer les affaires histoire que mon sac ne soit pas trop lourd. Je l'ouvre et je le range un peu comme à mon habitude avant jeter un coup d'oeil dans le miroir et de remettre un peu tout en place. J'observe derrière moi Jekylls, mon très chère ami de toujours. Je roule des yeux l'ignorant avant de refermer mon casier et de remettre les clefs dedans puis je glisse mes cheveux vers l'arrière. Je regarde si j'ai tout - j'aurais pas du le fermer finalement- avant de me rendre compte que je n'ai pas celui de littérature. Je ré-ouvre mon casier soupirant et je le cherche partout, ce n'est pas vraiment possible que je l'ai oublié, je n'ai quasiment rien chez moi. Je soupire, génial ...surtout que je pense en avoir besoin ce matin j'en connais une qui va se manger des reproches en pleine poire, déjà que je ne suis pas du genre à être une fille modèle.

Je crois qu'il faut vraiment que j'arrête de faire des fêtes ou des soirées la veille d'une journée de cours, j'ai beau me répéter ça à chaque fois, rien n'y fait pourtant, je me retrouve toujours avec une belle gueule de bois, des lunettes de soleil sur le nez même dans le bâtiment, et ma tête qui semble sur le point d'exploser dès que cette maudite cloche se met à sonner. Et ce matin bien évidemment, ce même scénario n'allait pas manquer. M'étirant paresseusement dans mon lit, je me lève avec quand même pas mal de difficulté et file directement dans la salle de bains, prendre un cachet contre le mal de tête. Soupirant, je me regarde dans la glace...Et quelle tronche le miroir me renvoie! Faisant la moue, ce qui évidemment n'arrange rien, je m'habille comme je peux et me mets en route pour le lycée. Je mangerais comme un affamé à l'heure du repas, si encore je peux avaler quelque chose, ce n'est pas un problème. Une fois arrivé à l'intérieur du bâtiment, je me colle cette mine de sportif populaire et que rien n'atteint, un rôle que je joue depuis tellement longtemps déjà, mais qui semble plaire à tellement de monde qu’au fond, je ne me soucie plus tellement de savoir si c’est bien ou pas, si ça me ressemble ou non. Saluant quelques membres de l’équipe d’un signe de main, je vais aussi à mon casier, et je galère un peu à effectuer la combinaison avant de finalement réussir à l’ouvrir. Je sens un regard sur moi mais je ne relève pas les yeux pour autant, je sais bien qui c’est, une fille qui s’évertue à dire me résister, alors que la preuve, ce n’est pas moi qui la cherche, là…Et comme par hasard, nos casiers sont non loin l’un de l’autre. L’entendant ensuite revenir, je ne peux m’empêcher de tourner cette fois la tête vers elle, et la voyant la mine contrariée, j’affiche un petit sourire railleur :

- Bah alors qu’est-ce que qui se passe chérie, tu trouves plus tes Tampax ?

Ouh mais attention, c’est qu’elle va mordre. Je la regarde s’exciter contre moi alors que j’affiche à nouveau ce même petit sourire en coin, oh, j’imagine qu’elle cherche à me blesser, ou je ne sais quoi encore ? Secouant la tête, je prends le reste de mes affaires et referme aussi mon casier, alors que manque de m’étouffer avec ma salive en l’entendant.

- Moi ? D’une, je ne tente pas des choses aussi minables pour venir aux filles, de deux, ce sont elles qui viennent à moi, et pas le contraire. Puis de toute manière, j’ai autre chose à faire de ma vie que de piquer ton livre pour te faire croire que t’es intéressante, faut pas rêver.

Je ricane un peu puis je la suis des yeux avant de secouer la tête. On s’est toujours suivis, depuis tout petit au niveau de l’école, on a toujours eu à se supporter et plus les années ont passées, plus cette petite gue-guerre s’est intensifiée. Soupirant un peu, je m’avance moi aussi jusqu’à la salle de cours, puis tape dans les mains de certains potes sur mon passage avant de m’asseoir à mon tour.

Quel débile il fait, comme si je lui accordais grande importance. Je ne viendrais jamais à lui, je ne fais pas partie de ces filles stupides qui croient avoir de l'importance pour lui, Dieu seul sait combien il est mauvais, combien il s'en fiche, ce briseur de cœur mais j'avoue les jalouser un peu, j'ignore comment il est avec elles, sûrement macho ? Ou doux ? Je ne sais pas, je n'en sais rien et je n'ai pas envie de le savoir, vraiment. Comme si moi je me croyais intéressante, je préfère m'effacer plutôt que de faire partie des bimbos sans cervelles, et puis il n'y aurait que lui qui en a après moi, n'est-ce pas ? Je n'ai jamais pu sentir ce type, ce n'est pas dès aujourd'hui que tout va changer, même si je suis plus du genre pour la "paix attitude" plutôt que de se cracher les nerfs en pleine poire.

Je prends donc place devant la salle de cours, feuilletant sans faire attention aux autres mon agenda, barrer les devoirs qu'il y avait à faire -sa m'évite de m'embrouiller- puis je le range à nouveau et je lève les yeux vers lui quand il arriva et qu'il se mit assis. Je détourne bien vite mon regard, un peu gênée ayant peur qu'il ne m'ait vu l'observer. Je joue nerveusement avec une bague que j'ai autour du doigt.

Je parle un peu de tout avec les autres, des filles, des matches...Des filles, beaucoup. Oh ça va, il ne faut pas nous en tenir rigueur, après tout, on est jeunes, et la jeunesse c'est bien fait pour profiter, ce n'est pas quand on sera vieux après qu'on pourra s'amuser à aller voir sous les jupes des cheerleaders ou autre, au contraire, et moi, quand je serais un papy, je ne veux pas finir mes vieux jours en regrettant tout ce que je n'ai pas fais et ce que j'aurais pu faire.

M'étirant paresseusement par la suite, je soupire en attendant le début du cours, jusqu'à ce qu'un de mes amis les plus proches tapote mon épaule et vienne me murmurer quelque chose à l'oreille. Laissant un petit sourire en coin, je tourne ensuite la tête vers toi avant de refaire face au tableau.

- Que veux-tu, et après on dit de moi...Dis-je suffisamment fort, laissant échapper un petit ricanement railleur. Résiste-moi, dans le fond, je sais bien que tu n'attends que ça.

Sortant mon paquet de clopes, j'en prends une et m l'allume alors que je tourne à nouveau la tête vers toi lorsqu'un de mes amis m'indique que tu m'observes. Je souris un peu et tout de suite, c'est mon masque qui refait surface, pourtant, leurs rires gras et leurs commentaires pervers je les trouve complètement déplacés, je n'y réponds pas. Je peux peut être passer pour un gros con de première, mais malgré les apparences, je sais respecter les femmes. Relevant ensuite les yeux vers toi, je me contente d'hausser les épaules.

- Non, du tout.

Et c'est tout, pas de remarque blessante ou de commentaire, c'est que ça en devient lassant à force, et puis je n'ai pas envie de consacrer ma journée à ça quand même. Terminant rapidement ma clope, je finis moi aussi par pénétrer dans la salle de classe.

Moi-même, j'avoue que leurs petites bêtises ou plaisanteries commencent à me lasser et me fatiguent par moments, mais bien sûr je le garde pour moi, ce n'est malheureusement pas exactement ma place, pour les juger. Mais quand ils me tapent vraiment trop sur le système parfois, j'essaie de faire passer ça par des sous-entendus, et la plupart du temps, ça marche, et tant mieux. Pénétrant à mon tour dans la salle de cours, je viens me placer derrière la rangée de bureaux juste après toi, et j'observe ta nuque un instant en silence avant de commencer à sortir mes affaires, laissant les autres parler entre eux, non pas que je compte réellement m'en servir pendant ces heures de cours qui nous attendent, mais puisque tout le monde le fait, autant faire genre.

Je sors ma trousse et je soupire un peu, c'est pas comme si j'allais me préparer à prendre des notes, non, ça en est même tout le contraire...Faisant la moue et m'ennuyant déjà, c'est limite si je ne me demande pas pourquoi j'ai bougé mes fesses pour me rendre en cours quand même, déjà que j'ai encore mal à la tête à cause de la cuite de hier soir. Quel pied je vous jure, vraiment! Relevant la tête, j’aperçois de longs cheveux noirs, fins. Souriant doucement en coin, savant parfaitement à qui ils appartenaient, j'avance ma main et je caresse doucement ses cheveux, passant mes mains à l'intérieur.

Je la regarde sursauter un peu et je ne peux pas m’empêcher de sourire en coin même si je me décide bien vite à la laisser tranquille après cela, non pas que ça m’embête de l’embêter d’un côté mais bon, après les autres vont s’y mettre, et je crois que leurs blagues complètement débiles ou leurs commentaires, j’en ai bien assez pour la journée. Soupirant un peu, j’ouvre aussi mes affaires lorsque le cours débute, mais au lieu de prendre bien sagemment des notes comme le font tous ces autres imbéciles, je dessine et griffonne sur le coin de ma feuille…Je ne suis pas un mouton, moi !